L’origine du Bikepacking

Bikepacking : les origines du mot

Mot parlant de bagage et de voyage, l'ironie et la pertinence ne manque pas ! En anglais, bikepacking associe les termes " bike/vélo " et " packing/empaqueter ". Une référence malicieuse au terme « backpacking », qui signifie voyager avec un sac à dos et une préférence pour les solutions de transport et d'hébergement bon marché. Dans un français de qualité, nous désignons les "backpackers" comme routards. Mais cette formule fait aussi référence au monde de la grande randonnée.

Dans une variante de ce terme, le "backpacker" devient un marcheur au long cours, c'est-à-dire un randonneur, qui a tout son équipement sur le dos pendant quelques jours pour s'aventurer. Ainsi, un bikepacker serait donc un cyclo-routard ou un cyclo-trekkeur voire même un peu des deux.

Bikepacking : les origines du concept

Une institution en Amérique du Nord qui édite son propre magazine.

On a posé la question à Dan Meyer, rédacteur en chef adjoint. « A notre connaissance, le terme « bikepacking » a été inventé par Noel Grove, un journaliste de National Geographic.

Quand le mot a-t-il été utilisé pour la première fois ? Pour avoir la réponse, il faut aller la chercher aux États-Unis, où l’association Adventure Cycling s'est engagée depuis 45 ans dans la promotion de l'itinérance à vélo. Elle a tracé plus de 80 000 kilomètres d’itinéraires cyclables. On a demandé au rédacteur en chef adjoint d’une institution en Amérique du Nord qui publie son propre magazine ; d’où provient le concept "Pour autant que nous le sachions, le bikepacking a été inventé par Noel Grove, un journaliste de National Geographic. Il avait été chargé de travailler sur un périple à vélo entre l’Alaska et l’Argentine, baptisé Hemistour. Il collaborait sur cette histoire avec certains protagonistes de l’expédition. Ils étaient les futurs fondateurs de Bikecentennial, qui deviendra plus tard Adventure Cycling. Le titre de cet article est « Bike Packaging Crossing Alaska and Canada ». Il a été publié dans National Geographic en mai 1973.

Bikepacking : les touts débuts

Le bikepacking n'est donc pas récent.  D’autant qu’avant même d’avoir un nom, l’idée d'explorer les coulisses du monde est sans doute aussi vieille que le vélo lui-même. À la fin du 19e siècle, les militaires mesuraient l'efficacité des vélos loin des routes motorisées ; contrairement aux chevaux, elles n’ont pas besoin d'eau, de nourriture ou de repos.

Avec eux, les civils les suivent sur les routes, ils porteront le nom de cyclotouristes. Mais le porte-bagages n'a pas encore été inventé. Ils misent donc sur les sacoches de cadre, et transportent leurs équipements sur le guidon. Le bikepacking moderne apportera la technologie la plus récente et parfaite plus d’un siècle plus tard.

Bikepacking : Toujours plus loin, toujours plus léger

D'autres ont fait du bikepacking sans l’appeler ainsi, comme les cyclomuletiers qui se sont aventurés sur les sentiers de montagne bien avant l’arrivée du VTT. C’est dans les années 1980, que le vélo de montagne a bouleversé le marché du cycle, de sorte que de nouvelles façons de partir en itinérance sur les sentiers sont apparues. Avec le VTT BUL (camping ultraléger), l'art d'optimiser les équipements prend une nouvelle dimension. « Nous avons réduit le poids du sac à dos et le sac de couchage est accroché sur un cintre. Le but : gagner en mobilité pour continuer à parcourir les terrains les plus difficiles. Bref, repousser les limites de l'aventure cycliste encore et encore.

Bikepacking : la grande endurance

En France, les requêtes Google contenant le mot "bikepacking" étaient quasiment inexistantes avant 2015. Depuis lors, l'élan a continué, avant d'atteindre son apogée en 2020. Aux États-Unis, le terme est devenu populaire sur Internet depuis 2008, soit bien avant nous.

Cette année-là, premier grand départ d’une course folle : le Tour Divide. Règlement minimaliste, pas de frais d'inscription, pas de récompenses, uniquement des chronomètres et des circuits. La route de vélo de montagne Great Divide de 4500 kilomètres, la plus longue route tout-terrain au monde qui serpente à travers les montagnes Rocheuses américaines entre les frontières canadienne et mexicaine, cette épreuve d'ultra-endurance deviendra connue et diffusée à l'international.

Bikepacking : la solution de portage

Dans cette optique, les marques généralement créées par les praticiens eux-mêmes développent une bagagerie spécifique qui s’affranchit des porte-bagages. Le sac est attaché au cadre, au guidon, à la selle. Le bikepacking n'est plus une affaire de couture à la main, le sens du mot a évolué. Pour de nombreuses personnes, il s'agit désormais de cette manière innovante de rapprocher les bagages au plus près du cadre du vélo. Parallèlement, un nouveau type de vélo fait son apparition : le gravel, qui va accompagner le développement des bikepacking.

Entre VTT et vélo de route, ce vélo hybride répond parfaitement aux besoins des cyclistes backpackers qui veulent pouvoir s’aventurer sur tous les chemins tout en gardant l'efficacité.

Bikepacking : des stages pour se perfectionner ?

Ce mot apparaît dans les catalogues des fabricants de vélos, de nombreuses marques conçoivent des équipements spéciaux (Apidura Restrap, Ortlieb, Vaude, etc.), les événements se multiplient, et affichent souvent complet en quelques heures (Born to Ride et autres événements Chilkoot, French Divide, Baroudeuse), les médias s'intéressent à ce phénomène et même la structure institutionnelle le fait. Le cyclotourisme est plus que jamais en hausse.

Suivant la tendance, le Conseil départemental de Vaucluse a récemment manifesté son ambition de devenir un leader de l'industrie française du gravel et du bikepacking. Le programme comprend des cours d'initiation et des séjours itinérants pour explorer ce magnifique domaine cyclable.